Soutenir les victimes de violences sexuelles
- Lisa Noa Zbinden
- 11 déc. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 janv.

En échangeant avec des personnes ayant subi des violences sexuelles, j’ai perçu chez beaucoup d’entre elles une grande souffrance causée par la réaction inadéquate, blessante et parfois traumatisante de leurs proches, leur église lorsqu’elles ont partagé ce qu’elles avaient vécu. Qu’elles décrivaient souvent comme une deuxième violence.
En voici quelques exemples…
La passivité : Certain·es ont regretté que leurs proches soient resté·es presque passif·ves, qu’ils·elles n’aient pas exprimé un profond sentiment de colère et de tristesse face à l’injustice exposée. Ce manque d’empathie ne permettant pas de valider la gravité de l’acte commis.
La priorité sur le pardon : Certain·es ont tout de suite été encouragé·es par leur pasteur·e (ou entourage chrétien) à pardonner leur agresseur·se, cela afin « qu’ils·elles soient libéré·es ». Un impensé à ce stade de leur cheminement - où la priorité devrait être mise sur la reconnaissance des abus sexuels et la guérison intérieure.
La culpabilité : Certain·es ont été jugées responsables des violences sexuelles subies. « Tu aurais dû te défendre. » « Quelle tenue portais-tu ? » « Il ne fallait pas boire autant. » … Les enfermant, plus profondément encore, dans la honte et la culpabilité.
Le manque de suivi : Certain·es m’ont partagé qu’ils·elles auraient apprécié que leur entourage prenne des nouvelles dans les semaines, les mois, les années suivant l’annoncée des violences sexuelles subies. Cela afin de les aider dans leur bon et difficile processus de reconstruction.
La médiation avec l’agresseur·se : Une avec qui j’ai discuté s’est vue proposer par son église une médiation où elle s’est retrouvée face à son agresseur (qui était l’un des leader·ses). Une situation de « parole contre parole » où la personne qui l’avait abusée sexuellement a nié en bloc les accusations, se mettant en position de victime…
Il y aurait encore beaucoup d’exemples à donner.
Mais alors, comment « bien réagir » quand une personne nous dit avoir été victime de violences sexuelles ?
L’écouter, sans juger
Lui rappeler qu’elle n’est pas seule
Lui dire « Je te crois. »
Lui dire qu’elle n’est pas responsable
Ne pas minimiser les abus sexuels
Valider ses émotions
Lui demander ce dont elle a besoin
Lui proposer de l’accompagner dans une centre de prise en charge
L’encourager à prendre contact avec un·e thérapeute
Repecter son rythme
Si elle est en danger, ou qu’elle risque de représenter un danger pour elle-même, lui demander si elle veut appeler une ligne d’aide aux personnes violées ou les services d’urgence
Lui rappeler que la loi interdit les violences, qu’elle peut porter plainte si elle le souhaite
Si l’abus sexuel vient de se produite lui suggérer d’aller à l’hôpital pour contrôler son état de santé et faire un constat d’agression sexuelle
Respecter son anonymat
Si vous avez la foi, prier pour elle
Image @dribble.com
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