La libido : réservée aux hommes ?
- Lisa Noa Zbinden
- 11 déc. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 déc. 2024

Quand je suis entrée dans l’adolescence, mon physique de fille a laissé place à celui d’une femme. Cette transformation corporelle – aussi belle et naturelle soit-elle – s’est, par moment, couplée de discours culpabilisants. À partir de la puberté, il m’a été répété, dans le milieu évangélique, que mon corps pouvait être une pierre d’achoppement pour les hommes. Qu’il m’incombait la responsabilité d’adapter mes tenues et mon attitude afin de ne pas tenter le sexe opposé et que le jour où je serai en couple, ce serait à moi de « contrôler » mon copain – les hommes étant « visuels » et ayant une libido plus élevée.
J’ai développé une vision binaire de la sexualité : intériorisant qu’il y avait d’un côté les hommes emprunts de désirs sexuels, aspirant à une sexualité active et peinant à se retenir, et de l’autre les femmes « objets de désir, dépourvues de désir », se suffisant d’actes de tendresse et très peu intéressées (ou tentées) par le sexe.
Je n’ai donc pas appris à accepter – et célébrer – le fait que j’avais été créée avec du désir sexuel, que c’était quelque chose de beau et voulu par Dieu. Au contraire, j’ai longtemps cru qu’avoir de l'attirance sexuelle et se réjouir d’avoir des relations intimes, en tant que femme, n’était pas normal, ce qui amené de la honte en moi. Mais également un sentiment de solitude, pensant que j’étais une « aberration ».
Heureusement, Jésus est venu remplacer ces mensonges par sa vérité et a entamé un processus de guérison, qui continue encore aujourd’hui. Il m’a donné d’échanger de façon vulnérable avec des femmes ayant eu un parcours, et des défis, similaires aux miens. Et d’entendre des enseignements équilibrés et déculpabilisants sur la sexualité – qui m’ont rappelé qu’être une femme célibataire ne faisait pas de moi une personne asexuée et qu’une « vie de pureté » ne signifiait pas une « vie de refoulement », mais plutôt une « vie de partenariat avec Dieu » dans ma sexualité.
Aujourd’hui, j’apprends à soumettre mon être entier à Dieu « corps, âme et esprit », confiante que mon Créateur, qui m’a faite femme avec un corps sexué et du désir, me connaît parfaitement et que le cadre qu’il a prévu pour vivre la sexualité est sain.
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