Les femmes, le sexe faible ?

La tendance à dévaloriser les femmes et la féminité ne date (tristement) pas d’hier.

À travers l’Histoire, ce qui a attrait au féminin a systématiquement été regardé d’un mauvais œil : associé tantôt à la superficialité, la passivité, la fragilité, la manipulation, l’instabilité, l’infériorité, la maladie ou encore l’immoralité selon les contextes et les époques.

Dans le cadre de mon cursus universitaire, j’ai eu l’occasion d’étudier de nombreux textes, profondément misogynes, rédigés par des écrivains, des philosophes, des scientifiques, des artistes… Des hommes souvent influents qui n’ont pas hésité à déverser leur mépris des femmes sur le papier. Cherchant à démontrer, chacun à leur manière, qu’elles sont, bel et bien, le « sexe faible » :

• « Il y a un principe bon qui crée l’ordre, la lumière et l’homme. Il y a un principe mauvais qui crée le chaos, les ténèbres et la femme. » (Pythagore, environ 580 avant J.-C.-495 avant J.-C.)

• « La femelle est plus imparfaite que le mâle pour une première raison capitale, c’est qu’elle est plus froide. » (Galien, 129 après J.-C.-216 après J.-C.)

• « Toutes les femmes manquent un peu de cervelle, et lorsqu’ils s’en trouve une qui sait dire deux paroles, tout le monde la cite, car dans le pays des aveugles, les borgnes sont rois. » (Machiavel, 1469-1527)

• « Toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, leur être utiles, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce. » (Rousseau, 1712-1778)

• « La femme est une surface qui mime la profondeur. » (Nietzsche, 1844-1900)

• « Les femmes sont le but et le butin de tout homme doué. » (Éric Zemmour, 2006)

• « La valeur d'une femme est déterminée par sa capacité à plaire et à satisfaire un homme. » (Andrew Tate, 2024)

Ces mots vous choquent ?

Moi aussi.

Ils sont violents, réducteurs et injustifiés.

Et malheureusement, si certains discours ont évolué au cours du temps, aujourd’hui encore les femmes font les frais de discours sexistes, humiliants, objectifiants, sexualisants, infantilisants et discriminants à travers le monde.

Cet (alarmant) état des lieux amène à se demander « Pourquoi un telle aversion à l’égard des femmes ? »

C’est une question complexe, sur laquelle beaucoup se sont penché·es. Je ne vais pas prétendre y répondre en un article. Mais il me semble que l’on trouve des pistes de réponse en regardant au récit de la Genèse.

Dans le jardin d’Éden, en voyant Adam (le premier être humain) sans vis-à-vis, Dieu dit - pour la seule fois dans le récit de la Création : ce n’est « pas bon ». Pour répondre à ce ‘problème’, il plonge Adam dans un profond sommeil, puis tire de son côté la femme, qu’il appelle « Ezer kenego », et la modèle. « Ezer » est traduit en hébreu par « soutien, secours, salut », un terme aussi utilisé pour qualifier Dieu dans la Bible, et « kenego » signifie « en face de lui, correspondant à lui, ou front à front ». Le climax de la Création, ce moment que Dieu qualifie de « très bon », est la rencontre de ces deux sujets, ces deux alter egos : l’homme et la femme. Créé·es pour être partenaires, pour se venir en aide, mais aussi pour s’enrichir, se compléter et se confronter dans leur altérité.

Dans ce tableau harmonieux, Satan amène la division entre l’être humain et son Créateur et l’homme et la femme à travers le mensonge et la confusion. Incapable de créer par lui-même, il s’en prend à l’œuvre parfaite de Dieu, cherchant désespérément à faire de l’homme et la femme - appelé·es à être des allié·es - des ennemi·es. (La bonne nouvelle c'est que l'histoire ne s'arrête pas ici, la venue de Jésus sur Terre, sa mort et sa résurection ouvrent la voie à la réconcilitation avec Dieu, nous-mêmes et notre prochain.)

Afin de nous réapproprier notre féminité, souvent attaquée, je crois qu'il est nécessaire que nous restions attaché·es à la Parole, la Vérité. Rappelons-nous que nous avons été créées, corps, âme et esprit, à l’image de notre Dieu. Avec la même valeur, la même dignité que les hommes. Comme une « solution » et non pas un « problème à régler ».

Le genre féminin et le genre masculin sont des reflets de la nature divine de Dieu.

« Alors Dieu crée les humains à son image, et ils sont vraiment à l’image de Dieu. Il les crée homme ET FEMME. » (Genèse 1:27).

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