Make kindness sexy again
- Lisa Noa Zbinden
- 11 déc. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 déc. 2024

Je me rappelle de plusieurs conversations avec des amies, à l’école, et au gymnase, où elles me disaient fantasmer sur les bad boys, les gars un peu torturés.
Je ne savais jamais trop quoi répondre à cela.
Le temps a passé, j’ai rangé ces discussions dans un coin de ma tête. Jusqu’à ce que j’entende des propos similaires, dans un épisode du podcast ‘Le cœur sur la table’. L’interviewée expliquait être attirée par des hommes qui lui faisaient du mal, tout en sachant pertinemment que ces relations n’étaient pas bonnes pour elle.
J’ai donc commencé à creuser ce sujet.
Et j’ai vite compris que ce n’était pas des cas isolés. Beaucoup de femmes admettent éprouver une attirance pour les bad boys, les gars ‘un peu machos mais pas trop’.
Pour de nombreux·ses chercheur·ses, ce phénomène s’explique - en grande partie - par l’influence de la pop-culture sur notre vision des relations.
Films, séries, clips, émissions, romans glamorisent, romantisent des hommes machos, instables, incapables d’exprimer leurs émotions, colériques, dangereux pour eux-mêmes et les autres, et parfois violents.
On dépeint des ‘héros masculins’, brisés par la vie, n’attendant que d’être aimés, et sauvés par une femme qui voit au-delà de leur épaisse carapace.
Les exemples sont nombreux :
Dans le premier épisode de ‘Gossip Girl’, Chuck - l’un des personnes principaux - agresse sexuellement Jenny, une fille de 14 ans. Tout au long de la série, il est présenté comme un bad boy au cœur tendre. Le crime qu’il a commis, n’est quasiment plus mentionné, comme s’il ne s’agissait que d’une petite erreur de parcours.
Dans ‘Twilight’, Edward et Bella ont une relation de co-dépendance. Edward est obsessionnel et possessif : il suit Bella et vient dans sa chambre pour la regarder dormir. Bella, après avoir été quittée par Edward, tombe dans un état de dépression, a des terreurs nocturnes et met sa vie en danger pour le revoir.
Dans ‘The Vampire Diaries’, Damon, l’un des deux frères vampires, utilise son pouvoir de persuasion pour contrôler des femmes et entretenir des relations sexuelles avec elles. Les traitant comme de simples objets, à sa disposition. Tout lui est pardonné car il est attachant et séduisant.
Dans ‘The mask of Zorro’, Zorro coupe, d’un coup d’épée, les vêtements d’Elena - qui se retrouve à moitié nue devant lui, ses longs cheveux cachant sa poitrine découverte. On voit dans ses yeux qu’elle est apeurée.
Dans Thunderball, James Bond répond ‘Oui, oui, oui’ à une femme qui vient de dire ‘Non’ à ses avances plusieurs fois. Il la tire à l’intérieur d’une chambre et on comprend, par la façon dont la scène est filmée, qu’ils ont un rapport sexuel.
Il y aurait encore beaucoup d’autres exemples à citer, certains plus récents : comme ‘Fifty shades of grey’ ou ‘360 days’.
Mais qu’en est-il des figures masculines positives ?
La pop culture n’en est (heureusement) pas dépourvue. On pourrait même argumenter qu’elles sont de plus en plus présentes sur nos écrans ; et cela même dans des blockbusters. Mais globalement, l’homme bon, gentil, respectueux, empathique est encore (trop) souvent présenté comme quelqu’un de lisse, prévisible, ennuyeux. Dépourvu de toute sexitude. Et bloqué dans la friendzone.
Nous devons donc, nous les femmes, porter un regard critique sur les modèles de masculinité que l’on valorise, et désire. Et réaliser qu’ils sont, qu’on le veuille ou non, influencés par notre la société.
Si j’étais présidente, mon slogan serait : « Make kindness sexy again. »
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