"Moi les hommes, je les déteste"
- Lisa Noa Zbinden
- 20 déc. 2024
- 3 min de lecture

Il y a quelques semaines, alors que j'écoutais un épisode du podcast féministe "Quoi de Meuf", j'ai été très suprise d'entendre les deux intervenantes se revendiquer ouvertement misandres.
La misandrie était présentée par ces deux femmes comme un "acte respectable et honorable" dans un monde où "les hommes sont nés et élevés pour nous détester". L'une d'elles ajoutait que la misandrie permet de créer un "safe space" (espace sûr) pour les femmes. Selon elle, cette doctrine "se confond avec la non-mixité" : elle-même expliquait avoir choisi de ne travailler qu'avec des femmes pour "se débarasser de certaines pénibilités" liées à la présence d'hommes.
Très interpelée par leurs propos, j'ai décidé de faire des recherches sur cette misandrie revendiquée par certaines féministes radicales.
L'idée derrière cette doctrine est d'attaquer la catégorie "hommes" et tout ce que les hommes représentent. Les partisanes de ce courant de pensée soutiennent que la masculinité, telle qu'elle est construite, est néfaste pour tout le monde et que tous les hommes (mêmes les "gentils") sont des oppresseurs potentiels, ou des oppresseurs tout court. La misandrie est vue comme une arme d'auto-défense, une réponse légitime et inévitable à la misogynie et aux violences sexistes. Pauline Harmange, misandre décomplexée, autrice d'un essai intitulé "Moi les hommes, je les déteste", paru en 2020, écrit cela sur son blog : "Les féministes doivent constamment se dédouaner de vraiment détester les hommes, au prétexte que cela nuirait à notre cause, que les hommes doivent être nos alliés et que pour cela, il ne faut pas les exclure. Je pense pour ma part que la misandrie est non seulement parfaitement justifiée, mais aussi nécessaire."
Je n'ai pas la prétention de dire que j'ai saisi tous les enjeux liés à la misandrie, car cette questions mériterait d'être approfondie davantage, mais voilà ma réponse à chaud et en trois points à cette doctrine :
Premièrement, bien qu'il soit tentant - je l'admets - de jouer le jeu de notre société actuelle en creusant toujours plus l'écart entre hommes et femmes, surtout quand nous avons été déçues ou blessées par l'autre sexe, rappelons-nous (les femmes) que le combat à mener n'est pas contre les hommes, mais contre Satan, l'Ennemi de nos âmes. Demandons à Dieu, notre Père aimant, d'entamer un processus de guérison dans nos cœurs, afin que le regard que nous portons sur les hommes puisse être rafraîchi, rétabli. Et que nous (re)commencions à les voir comme nos partenaires, créés à l'image de Dieu et aimés inconditionnellement par Lui.
Deuxièmement, il est contre-productif de penser que dénoncer les violences et les discriminations dont sont victimes les femmes implique et justifie l'exclusion, le mépris voire la haine des hommes. Contrairement à ce qu'écrit Pauline Harmange, ce n'est pas la misandrie qui est nécessaire à l'avancée des droits des femmes, mais bien la solidarité entre hommes et femmes. Plus que jamais, nous avons besoin d'hommes qui se lèvent pour la cause des femmes, qui incarnent une bonne masculinité - à l'image de Jésus, et qui reprennent leurs pairs lorsqu'ils ont des attitudes irrespectueuses vis-à-vis des femmes. Ne nous privons pas de ces précieux alliés. De ces amis, de ces pères, de ces frères... Continuons à bâtir des relations fortes avec eux.
Et troisièmement, je souhaitais demander pardon aux hommes qui ont été blessés par des propos misandres et vous assurer qu'ils ne reflètent pas l'avis général des femmes à votre sujet. Merci pour qui vous êtes. Nous vous aimons et avons besoin de vous.
Image @behance.net
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