Protège ton cœur

« Protège ton cœur. »

Cette phrase, je l’ai beaucoup entendue en grandissant dans le milieu chrétien, particulièrement durant mon adolescence.

Mais protéger mon cœur de quoi ?

Généralement, on m’encourageait à protéger mon cœur de l’influence du « monde ».

Si l’intention derrière ce message - qui était celle de « protéger mon cœur du péché » - était bonne, il a aussi porté des mauvais fruits en moi.

Avec les années, j’en suis venue à penser que « protéger mon cœur » impliquait de garder une distance de sécurité avec ceux·celles qui ne partageaient pas les valeurs du Royaume. Les « autres ». Ces personnes qui - à mes yeux - commettaient des péchés « plus graves » que les miens. Qui avaient « plus besoin » de la grâce que moi. M’amenant à me distinguer « des chrétien·nes avec des ‘compromis’ » et des « non chrétien·nes ».

Autour de mes 16 ans, suite à une série de mauvais choix, qui ont amené beaucoup de honte et de culpabilité dans ma vie, Jésus m’a fait prendre conscience du jugement qui avait pris racine dans mon cœur. Il m’a rejoint, dans ma prison, avec un amour inconditionnel - me disant que j’étais pardonnée, rendue pure en lui, par lui. Me montrant aussi que si je jugeais et pointais du doigt le péché dans le vie des autres c’était parce que je n’avais pas compris la grâce.

Pendant mon école de disciple, il a travaillé dans les profondeurs de mon âme. À mesure qu’il me révélait la puissance de son sacrifice sur la croix, et que le Saint-Esprit me libérait de la honte et de la culpabilité, les forteresses de religiosité et de jugement ont commencé à tomber. Me permettant de voir ceux·celles qui m’entouraient avec une nouvelle dose d’amour. Réalisant que nous avions tous·toutes désespérément besoin de la grâce et de cette liberté que l’on ne trouve qu’en Jésus.

Je suis sortie de la mentalité du « nous versus eux·elles », convaincue que nous étions appelé·es à être un seul corps.

Je continue à croire qu’il faut protéger mon cœur du péché et faire des choix qui plaisent à Dieu. Mais je sais maintenant que cela passe aussi par le fait de protéger mon cœur de la religiosité et du jugement (des travers que Jésus a dénoncés dans tout son ministère).

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